Installation en volailles du quotidien : Une opportunité de marché

Publié le par JA 79

Installation en volailles du quotidien : Une opportunité de marché

Titulaire d’un baccalauréat CGEA (conduite et gestion d’une exploitation agricole) et d’un CS (certificat de spécialisation) Lait, Kévin PINEAU, 27 ans,  s’est installé en 2016 en tant que céréalier sur 120 hectares, au cœur du village qui l’a vu grandir : Celles-sur-Belle. Il savait déjà à l’époque qu’il souhaitait y ajouter un atelier d’élevage. En attendant de mûrir son projet, il s’est nourrit de ses différentes expériences professionnelles et syndicales.

« J’ai toujours su que je voulais faire de l’élevage, surtout par passion, et qui puisse est, complémentaire avec ma première activité qu’est la production de céréales. Afin d’affiner mon projet, j’ai visité plusieurs types exploitations ». Le 3 décembre 2018, donc, débute le balai des visites d’élevage tous différents ; qui par le plus grand des hasards, commence par la volaille. Il ne saura que quelques mois plus tard qu’il se tournera vers ce type d’élevage en octobre 2019. Un an après la réception de son permis de construire, il nous reçoit au sein du poulailler pour faire le point sur son installation.

Kévin a donc choisi d’être éleveur de volailles et ceux pour plusieurs raisons.
Tout d’abord, le temps a consacré à sa nouvelle production. « Installé en individuel, je ne pouvais pas me permettre une astreinte trop importante. D’autant plus, qu’il était important pour moi de passer du temps avec ma famille et mes amis ». La volaille c’est une permanence seulement le matin et le soir, et il n’y a pas d’heure spécifique. C’est 2H de travail le matin et 1H le soir, principalement du relevé de compteurs : eau, chauffage, alimentation, CO2, prise de poids etc…

Le second, la complémentarité céréales/élevage, qui permet de réduire les intrants chimiques dans les champs, de valoriser son fumier tout en préservant l’environnement.

Enfin et surtout, la rentabilité de ce type élevage. La filière est en plein développement et en demande constante de volailles dites « du quotidien ». Aujourd’hui, 50% des poulets sont importés sur le territoire français et la consommation a augmenté de 5% en 2019. « L’atelier « volailles standard » répond à la demande du consommateur et est donc rémunératrice, c’est la définition de l’offre et la demande » explique le jeune installé.

Installation en volailles du quotidien : Une opportunité de marché

Mais cette installation n’a pas été sans peine. Le 20 février 2020, Kévin fait la une de tous les médias locaux : « quelles images pour le territoire ? Quel impact sur le paysage de Celles-sur-Belle ? Pourquoi installer un jeune sur un modèle qui ne répond pas aux attentes sociétales ? », tant de questions qui inquiètent les opposants au projet principalement des habitants de la commune. « Ce n’est pas facile de faire la une de tous les journaux, avec des propos démesurés « méga poulailler », « industriel ». Ce n’était pas du tout la définition de mon projet ». Kévin a su s’entourer de sa famille et ses amis pour passer ce cap. Il a aussi, avec l’aide de la commune, organisée une réunion publique pour expliquer son projet, le marché et la production de volailles, ce qui a apaisé les tensions.

En ce même temps, les intempéries se sont multipliées, la pluie s’est abattue sans cesse sur le département, et les travaux ne pouvaient commencer, ce sont plus de 3 semaines de retard qui s’ajoutent au délai déjà tendu de la construction. C’est ensuite au moment des beaux jours que le président de la république annonce le confinement total. « Un vrai coup de massue ! Le chef de chantier m’appelait la semaine d’avant pour m’annoncer le premier coup de pelle ! ». Les travaux ne débuteront qu’une semaine après, le terrassier étant autorisé à se déplacer par le gouvernement. Le maçon quant-à-lui entreprendra la suite seulement 2 mois plus tard.

Aujourd’hui, et dans le temps imparti, Kévin a reçu sa première bande de volailles, qui finalement sont des dindes. Ilse dit « heureux mais aussi stressé ». C’est l’aboutissement d’un projet de longue date avec l’incertitude de celui-ci. Par chance, son technicien BELLAVOL, est très disponible à minima par téléphone et il passe au bâtiment chaque lundi et vendredi pour faire le point : « et ça c’est rassurant », souffle-t-il.

« Se fût une année compliquée et angoissante, mais aujourd’hui, j’ouvre la fenêtre de mon bâtiment et je suis fier de contribuer à l’alimentation de qualité des français. Si je devais conseiller un jeune, je lui dirai surtout de ne pas écouter tout ce qui se dit et d’être courageux. L’agriculture et notamment l’élevage est un métier passionnant, motivant, en perpétuel changement et pleins d’opportunités », conclût le jeune installé dont les projets fusent et ne font que débuter.

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